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Guillaume DOSGHEAS

Machu Picchu, la cité inca retrouvée - Pérou




Par son seul nom, le Machu Picchu fait rêver le voyageur. Haut lieu du tourisme sud-américain, il est l’un des sites les plus fascinants de la planète malgré sa grande fréquentation. Situé à 2500 mètres d’altitude dans le piémont, entre Andes et Amazonie, il surplombe une vallée profonde et boisée traversée par la tempétueuse rivière Urubamba. Un décor époustouflant pour une ancienne cité inca tout aussi impressionnante.


Il y a un peu plus de cent ans, le monde ignorait encore l’existence du Machu Picchu, « Petite montagne » en langue quechua. C’est l’archéologue Hiram Bingham qui le redécouvrit au grand public, enfoui sous la végétation, grâce à ses guides locaux au fait de l’existence de ce site depuis des générations. Nettoyé et mis en valeur, il a été largement étudié. Cependant, il est difficile de définir avec certitude la chronologie et l’objectif de Machu Picchu. On sait, bien sûr, qu’il a été construit par les Incas, dont la capitale, Cusco, se trouve à 80 kilomètres à vol d’oiseau. Huit chemins datant de cette époque et reliant les deux cités le confirment. Le type et le style de construction laissent à penser que la citadelle a été édifiée au 15e siècle sous le règne du grand empereur Pachacutec. Mais pourquoi être venu construire un complexe sur un site naturel aussi escarpé, aux frontières est de l’empire, alors que les Incas n’avaient pas de contact avec les populations amazoniennes ? Vraisemblablement, le principal objectif de Machu Picchu était de permettre la présence de population inca dans cette partie du piémont où la culture de la feuille de coca est possible. Considérée comme une plante sacrée, jadis réservée aux élites de l’empire, la coca revêtait une grande importance, pour la consommation mais aussi et surtout pour l’usage cérémoniel qu’on en faisait.





À son apogée, la cité aurait abrité jusqu’à dix mille habitants, qui se nourrissaient grâce à la culture en terrasses aménagées sur les flancs escarpés de la montagne. La ville était divisée en quartiers : quartier d’habitations, quartier sacré avec son temple et son « cadran solaire », quartier astronomique où l’on procédait à l’observation du ciel et des étoiles, le tout dominé par le Temple de la Lune perché au sommet du mont Huayna Picchu. Après la conquête, la région se dépeupla du fait notamment du départ des Mitimaes (habitants déplacés par les Incas de leur région natale aux régions nouvellement colonisées) vers leurs terres d’origine. Elle perdit donc son intérêt, restant loin des routes principales de la Vice-royauté du Pérou colonial : Machu Picchu tomba presque dans l’oubli, pour devenir, cinq siècles plus tard, l’un des sites les plus visités du continent.





Aujourd’hui, le site est accessible en navette depuis le village d’Aguas Calientes, situé 500 mètres plus bas. Les plus courageux font la route à pied, de bon matin, pour arriver à l’entrée de Machu Picchu avant le lever du soleil. Le plus impressionnant reste tout de même l’arrivée par le chemin de l’Inca (Inca Trail), qui débute un peu après la ville d’Ollantaytambo, au kilomètre 82. Ancien tronçon de la route pavée qui venait de Cusco et poursuivait vers l’Amazonie, il est l’un des treks les plus connus d’Amérique du Sud. Quatre jours de marche et trois nuits sous tente sont nécessaires, avec le passage de 3 cols (4198 m, 3950 m et 3670 m) avant de descendre en direction de la forêt humide qui baigne Machu Picchu. Le long du chemin, les restes archéologiques de tambos (sorte d’auberges destinées aux chasquis, les coureurs de l’empire inca) sont observables. La nature riche et variée abrite une grande variété de fleurs, dont des centaines de spécimens d’orchidées, ainsi que de nombreux oiseaux et animaux.

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